Présentation Anthropos

Le terme même d’"anthropologie" apparaît à la Renaissance chez Magnus Hundt (1501). Mais c’est à l’articulation entre la fin du XVIIIe siècle et les premières années du XIXe siècle que l’on assiste à son autonomisation en Europe, particulièrement en Allemagne. "ANTHROPOS" entend faire la généalogie de ces conditions de naissance.

Son originalité principale consiste à montrer dans quelle mesure ce projet emblématique des Lumières européennes s’ancre dans un développement original du cartésianisme, qui offre en creux un cadre entièrement nouveau pour penser la physique de l’âme et sa sécularisation, parallèlement au développement des sciences expérimentales.

Il procède donc de quatre convictions fondatrices :
  • la question de la connaissance de l’homme se pose en des termes tout à fait nouveaux à l’âge classique (elle s’émancipe des considérations théologiques, et l’homme se spécifie par rapport aux autres créatures) ;
  • cette refondation bouleverse les thématiques philosophiques traditionnelles, d’un point de vue à la fois expérimental et rationaliste (les relations entre le corps et l’âme, les querelles entre le "matérialisme" et l’"idéalisme", la conception de la science et des relations qu’elle entretient avec les questionnements reliés à la métaphysique, etc.) ;
  • au début de la période que nous étudions, la séparation entre les disciplines n’est pas marquée comme elle l’est aujourd’hui. L’étude précise des mutations affectant les différents champs du savoir, jusqu’à l’institution des sciences humaines au XIXe siècle, requiert ainsi de faire une place à la science comme à la philosophie. Elle permettra en retour de mieux comprendre la nature et les enjeux des débats contemporains, par exemple les relations que l’on peut instaurer entre la physique, la biologie et la psychologie ; les rôles respectifs de l’anthropologie, de l’ethnologie et de l’histoire dans la constitution d’une science de l’homme ; ou encore la place occupée par la biologie en regard des sciences cognitives ou de la psychanalyse.
  • Enfin, la recherche des origines de cette anthropologie dans le cartésianisme suppose une relecture de ce corpus en un sens moins spiritualiste que ne l’ont fait notamment les Cousiniens au XIXe siècle, marquant pour longtemps la réception et l’interprétation des textes cartésiens. Elle requiert un travail sur la réception matérialiste de ces derniers ou du moins (puisque l’étude de la phénoménalité de l’âme peut être indépendante de positions ontologiques définies) sur ses postérités empiristes.
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