Physique et métaphysique, intervention de Sophie Roux

Intervention de Sophie Roux dans le Colloque international "Physique et métaphysique : quels enjeux dans la constitution des cartésianismes et des anti-cartésianismes ?"
Organisé par : Delphine Kolesnik-Antoine (MCF HDR, ENS de Lyon) et Sophie Roux (PU, ENS-Ulm)

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Ma conférence concerne une vieille querelle dans les études cartésiennes, la querelle des forces. La querelle des forces porte sur la question de savoir quels sont les agents causaux dans le monde phsyique cartésien. D’un côté, il y a ceux qui, comme Gary Hatfield et Daniel Garber, donnent tout à Dieu, et retirent tout à la force ; de l’autre côté, il y a ceux qui, comme Martial Gueroult et Tad Schmaltz, donnent tout à la force, et retirent tout à Dieu. La systématicité même de cette opposition vient de ce que les uns comme les autres appliquent un principe de compensation selon lequel ce que ne fait pas Dieu, la force le fait, et réciproquement. Mais l’application d’un principe de ce genre suppose c’est que ce qui se passe en métaphysique se situe sur le même plan que ce qui se passe en physique, de sorte que, si on a une explication métaphysiquement causale de quelque chose, on peut se dispenser d’une explication physiquement causale, et réciproquement.
Si le lien entre physique et métaphysique n’était pas aussi fort, on pourrait combiner autrement thèses métaphysiques et thèses physiques, et avoir des positions qui ne respecteraient pas le principe de compensation. On pourrait par exemple soutenir à la manière de Garber que, dans le monde cartésien, les forces ne sont rien de primitif ontologiquement, tout en soutenant, à la manière de Schmaltz, que Dieu intervient dans ce monde seulement pour le conserver. Je défends précisément une position modérée entre les deux positions extrêmes que je viens de décrire.
Pour, montrer que cette position modérée est plus plausible qu’il n’y paraît, je procède en trois temps :
1)    Motivation. J’expose brièvement ce qui motive cette position, en faisant le tri entre ce qu’il faut garder et ce qu’il faut rejeter dans les deux positions extrêmes.
2)    Discussion. Je confronte ma position à quelques textes de Descartes, et réponds aux objections qu’elle pourrait susciter.
3)    Prolongation. Je me demande comment quelques petits cartésiens et quelques petits anti-cartésiens ont lu les textes de Descartes en question.

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